Temporaire et souvent débonnaire, le ruisseau de Pissevieille a néanmoins réussi à s’échapper des verts pâturages du plateau du Haut-Jura, pour rejoindre la Bienne toute proche. Il dévale en un canyon, une grande fracture des Monts de Bienne, formant une succession ininterrompue de cascades où ses crues deviennent un régal des yeux : c’est la descente du canyon de Pissevieille.
La Descente du Canyon de Pissevieille dans le Jura
Informations sur Place
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Situation
- Département : Jura
- Communes : Longchaumois
- Affluent rive gauche de la Bienne au entre La Rixouse et Longchaumois
- Carte I.G.N. 1/25000 N° 3327OT – SAINT-CLAUDE
Dimensions
- Longueur : 1250 m
- Altitude de départ : 783 m
- Altitude d’arrivée : 468 m
- Dénivelé : 315 m
Accès
Aval : de Saint-Claude, prendre la D437 direction Saint-Laurent. Cinq cent mètres après la sortie d’agglomération (panneau barré), prendre à droite jusqu’à Noire-Combe. Dans l’épingle avant le hameau, prendre à gauche le chemin de Roche-Blanche. Garer les véhicules à l’amorce du GR9, près du pont sur la Bienne. Le confluent se situe RG, 50 mètres en amont.
Amont : de Saint-Claude prendre la D69 direction Morez. Peu avant Longchaumois, se rendre jusqu’à Orcière ou l’on emprunte (à gauche, patte d’oie) le chemin recoupant le ruisseau de Pissevieille à la lisière du bois (Altitude : 783 mètres).
Navette
Les navettes de véhicules devant emprunter l’itinéraire long et fastidieux Roche-Blanche, Saint-Claude, Orcière (25 km environ), il est de loin préférable de rejoindre à pied le départ de la descente.
Depuis le pont de Roche-Blanche, en RG, prendre le sentier balisé GR9 jusqu’au petit pont de pierre (haut de la cascade de Pissevieille). Une fois celui-ci franchi, emprunter tout de suite à droite (10 mètres) un sentier raide montant en pleine pente, menant directement à l’amorce des gorges (horaire moyen : 1 heure).
Caractère Aquatique
Ruisseau temporaire, en étiage à la belle saison, mais s’amorçant aux premières grosses précipitations. Il se parcourt aisément durant l’étiage, néanmoins il est plus sympathique et plus sportif de le parcourir quand il coule. Du fait de son faible encaissement, il est même praticable en hautes eaux alors que la plupart des autres canyons du secteur sont inabordables. Les immersions sont rares, et les parties nagées sont courtes. Cependant les orages violents rendent la descente impossible : attention !
Remarque : durant l’étiage, alors que les premières cascades sont à sec, les quartes dernières coulent un peu.
Engagement et Difficultés
A l’exception de la grande cascade de 60 mètres, la descente du ruisseau de Pissevieille ne présente pas de problèmes techniques majeurs.
Les échappatoires sont assez nombreux, et les équipements permettent généralement un descente pas trop exposée. La plupart des cascades sont surplombantes et les chutes de pierre fréquentes. Beaucoup de margelles sont très glissantes ou exposées et demandent l’installation de main courantes d’accès depuis un arbre bien choisi. La descente est assez longue (une vingtaine de rappels).
Conclusion : course assez facile à l’étiage, devenant difficile en hautes eaux, dont il convient de ne pas négliger la longueur.
Matériel
Cordes adaptées pour franchir C60
Combinaison néoprène
Équipement
Bon : nombreux arbres, broches inox scellées, Spits
Horaires
Horaire moyen : 5h30
H.O.D. : 10h
Géologie
Calcaire
On remarque en début et en fin de parcours une stratification tabulaire horizontale, favorisant les abris sous roches et cascades surplombantes, alors que vers le milieu elle se redresse à la verticale et forme des piliers spectaculaires.
Histoire
A notre connaissance, la première exploration à vocation sportive aurait été effectuée par P. BOIRRY du S.C.S.C. vers 1986
Équipement réalisé en 1990 par D. et D. GUYETAND, S. GUYETAN, J.L. LACROIX et X. JAILLET
Description
La description reflète l’ambiance du lieu. Il serait dangereux de fournir une carte détaillée à suivre au mot près, car chaque décision se prend selon des critères qui dépassent largement le plus précis des topo. Si elle vous parait incomplète, c’est sans doute que votre niveau de pratique est insuffisant : vous devez vous former !
Du gué à la lisière du bois, 150 mètres dans un lit de galets nous séparent de la première cascade haute de 4 mètres. Ensuite la pente générale du ruisseau s’accentue, à la faveur d’un chapelet de petites chutes séparées de quelques dizaines de mètres (C5, C6, C5). Les arbres, nombreux, permettent l’équipement sur chaque rive. L’encaissement est maintenant marqué, malgré un fond large.
Une C6 d’approche délicate en hautes eaux à l’aide d’une broche. Elle est suivie rapidement par une C10 surplombante, le changement de rive est ici parfois problématique. On enchaine avec une magnifique et large C22 surplombante. Chercher une broche en RD au sol à trois mètres de la margelle. La roche est pourrie partout et l’équipement n’est pas génial, le rappel de la corde sera difficile.
Ensuite, 200 mètres de marche (échappatoire RG et RD) marqués seulement par une C5, aboutissent à une C10 se jetant dans un bassin. La gorge s’évase de nouveau, et la progression dans les galets devient plus rapide, mais monotone. On rencontrera tout de même deux ressauts à désescalader (C2, C2) et une C3 contournable où un joli saut est envisageable si la hauteur d’eau le permet (nage sur 10 mètres). En sortant sur du bassin, équiper la C6 suivante, elle conduit au sommet d’une C25, très large vers la fin, suivie d’une C5 et immédiatement d’une C8 avec bassin. Échappatoire possible en RD.
Cent mètres presque horizontaux conduisent au sommet d’une C18, dangereuse en cas de fort débit. Contournable, elle se descend néanmoins, car bien équipée (broche en RD pour MC + broche plein vide + 2 Spits de déviation).
Après une petite C2, équiper la C6 suivante à gauche et ne pas se laisser embarquer dans le courant, car après le petit pont du GR9 (chemin de Noire-Combe), c’est le grand saut de 67 mètres ! Cette cascade s’équipe en deux temps. Choisir un arbre en RG et descendre une douzaine de mètres jusqu’à un vaste pilier, puis équiper la suite (55 mètres dont 50 plein vide) à l’aide de deux broches en RG cachées au sol derrière le gros caillou. Sensations garanties les jours de gros bouillons ! Maintenant, la Bienne est toute proche, un sentier rejoint les véhicules, mais reste encore une C6, une C5 baptisée « Piège à Con », une c4, et enfin une C5.
Références
« Cascades, Gorges et Canyons du Haut-Jura » (éditions Édisud, auteurs : D.GUYETAND – J.L. LACROIX, 1992)